Sommaire
La varicocèle est une anomalie vasculaire du système veineux dans le testicule. Les veines du plexus pampiniforme se dilatent à cause de l’accumulation de sang et prennent un aspect sinueux.
Le varicocèle se produit notamment dans le testicule gauche car la veine testiculaire gauche :
- Est plus longue de 8 à 10 cm que la droite,
- Rejoint la veine rénale gauche en formant un angle droit, alors que la veine testiculaire droite rejoint la veine iliaque en formant un angle aigu (inférieur à 90°).
La varicocèle du côté droit ne représente qu’environ 10 % des cas.
Il s’agit d’une pathologie congénitale des veines testiculaires qui se développe pendant la puberté.
La varicocèle est la cause la plus fréquente d’infertilité primaire ou secondaire chez les hommes.
Toutefois, presque deux tiers des hommes souffrant de varicocèle reste fertile.
Comment se développe la varicocèle ? Physiopathologie
Selon une étude de Sofikitis N. et al. (Anatomical characteristics of the left testicular venous system in man. – 1993 Mar-Apr; 30(2):79-85) un facteur qui peut favoriser le développement de la varicocèle est l’absence de valves dans les veines testiculaires.
Toutefois, selon Braedel HU et al. (A possible ontogenic etiology for idiopathic left varicocele – J Urol. 1994 gennaio; 151 (1): 62-6) la varicocèle touche 26,2% des patients qui ont un système valvulaire qui fonctionne bien.
Le dysfonctionnement ou l’absence de valves contribue donc au développement de la varicocèle, mais il ne s’agit pas de la seule cause.
L’effet de la varicocèle sur la speramatogenèse (production de spermatozoïdes) peut dépendre de beaucoup de facteurs :
- L’augmentation de la température dans les testicules,
- L’augmentation de la pression des testicules,
- L’hypoxie (carence en oxygène) provoquée par la réduction de flux sanguin,
- Le rèflux des produits toxiques du métabolisme par les glandes surrénaliennes,
- Des anomalies au niveau hormonal.
Source : Fujisawa M et al. (Biochemical changes in testicular varicocele – Arch Androl. 1989; 22 (2): 149-59).
Selon Sakamoto Y. et al. (The assessment of oxid
ative stress in infertile patients with varicocele. BJU Int. 2008;101:1547–52) le stress oxydant (radicaux libres) est la clé de la physiopathologie de la stérilité liée à la varicocèle. L’effet négatif des radicaux libres sur les spermatozoïdes est évident, même si on n’a pas encore de description du mécanisme.
On a démontré le fort lien entre la varicocèle et le stress oxydant grâce au taux plus élevé de certains radicaux libres, d’oxyde nitrique et de produits de l’oxydation dans les lipides chez les hommes infertiles souffrant de varicocèle par rapport aux hommes infertiles qui n’en souffrent pas.
L’augmentation de la température dans le scrotum est la théorie la plus acceptée et démontrée par de preuves scientifiques.
La cause est le reflux de sang abdominal chaud à travers les veines spermatiques et celles crémastériques du plexus pampiniforme.
La conséquence est :
- Une réduction des taux de testostérone dans les testicules,
- La chute de la fonction secrétoire des cellules de Sertoli.
Source : Rajfer J et al. (Inhibition of testicular testosterone biosynthesis following experimental varicocele in rats. Biol Reprod. 1987; 36: 933-7).
L’étude des mécanismes des fluides montre qu’une ischémie (réduction de l’apport sanguin) peut se produire dans le tissu testiculaire si la pression à l’intérieur de la veine testiculaire interne est plus élevée que la pression des artérioles dans les testicules.
L’examen histologique des tissus du testicule montre les caractéristiques de l’ischémie et des micro-thrombus dans les artérioles.
Source : Gat Y et al. (Varicocele, hypoxia and male infertility. Fluid Mechanics analysis of the impaired testicular venous drainage system – Hum Reprod. 2005 september; 20 (9): 2614-9).
Classification de la varicocèle
- La varicocèle de premier degré (le plus bas) n’est palpable que lors de la manœuvre de Valsalva ou quand le médecin effectue un examen clinique.
- La varicocèle de deuxième degré est palpable à l’examen clinique systématique, sans que la manœuvre de Valsalva ne soit nécessaire.
- La varicocèle de troisième degré (le plus haut) est visible à l’œil nu, car le testicule est gonflé et descend au-dessous de l’autre.
Autres problèmes du testicule
Hydrocèle
L’hydrocèle est une accumulation de liquide autour du testicule. Il s’agit d’un trouble généralement bénin. Si l’hydrocèle est suffisamment importante, elle peut causer des douleurs ou de la tension.
Bien que les hommes puissent développer une hydrocèle après un accident, la majorité des hommes qui souffrent d’hydrocèle ne présentent pas de :
- Traumatismes évident,
- Autres causes connues.
Torsion testiculaire
La torsion d’un testicule provoque la torsion du cordon spermatique, ce qui bloque les vaisseaux sanguins d’un testicule. Certains hommes souffrent de troubles du développement qui les prédisposent à la torsion testiculaire. Bien qu’il s’agisse d’un problème rare, c’est une urgence médicale.
En cas de douleurs testiculaires soudaines aiguës, il faut se rendre immédiatement aux urgences.
Si le traitement n’est pas immédiat, on peut avoir la nécrose (mort) du testicule.
Quelles sont les causes de la varicocèle ?
Les valvules des veines situées le long du cordon spermatique ne fonctionnent pas correctement.
Ce phénomène est semblable à celui des varices dans les jambes.
Un défaut des valvules :
- Provoque un reflux de sang dans le plexus veineux pampiniforme,
- Augmente la tension,
- Provoque la dilatation des veines.
Par conséquent, cela endommage le tissu du testicule.
Parmi d’autres causes de varicocèle il y a :
- Le carcinome à cellules rénales (surtout à gauche) qui obstrue la veine testiculaire,
- Le syndrome de Klinefelter – une maladie génétique chronique qui provoque d’anomalies dans les testicules et d’autres troubles.
Quels sont les signes et les symptômes de la varicocèle ?
La varicocèle est parfois asymptomatique.
Généralement, le testicule est visiblement gonflé quand le patient se lève. Toutefois, ce gonflement disparaît en position allongée, car le sang se dirige vers le cœur. En effet, dans cette position, le sang arrive facilement au cœur car il n’est plus soumis à la gravité.
Parmi les symptômes, il y a :
On peut avoir une sensation de lourdeur. Souvent, le patient décrit ce trouble comme la sensation d’avoir un « sac de vers grouillants ».
Les symptômes s’aggravent :
- Quand le patient fait un effort (par exemple, pendant la course),
- En position debout ou assise.
Les efforts prolongés causent souvent des douleurs.
Les symptômes s’aggravent :
Le patient se sent mieux en position allongée.
Risques et conséquences de la varicocèle
Une varicocèle qui n’est pas traitée par intervention ou remèdes naturels, peut provoquer les complications suivantes :
- Atrophie testiculaire (diminution du volume du testicule) : si les tubes qui produisent le sperme sont endommagés, le testicule se réduit et devient moins dur.
- Chute du nombre de spermatozoïdes et de la mobilité : il y a un risque d’infertilité.
Les experts soutiennent que la température à l’intérieur du testicule augmente parfois en cas de varicocèle. Cela peut influencer la production de spermatozoïdes et leur motilité.
La varicocèle ne provoque pas de :
- Problèmes d’érection,
- Perte de libido.
Diagnostic de la varicocèle
Au cours de l’examen clinique, le médecin examine le poids des veines ou le scrotum.
Si les signes ne sont pas évidents, le médecin peut demander au patient d’effectuer la manœuvre de Valsalva, c’est-à-dire d’effectuer une expiration forcée, glotte fermée pour montrer les altérations du flux typiques de la varicocèle.
Si le médecin n’est pas encore certain de son diagnostic, il peut prescrire une échographie scrotale pour vérifier si le diamètre des veines du plexus pampiniforme est supérieur à 2 mm.
L’échographie et encore plus l’écho-doppler permettent une étude de la morphologie et de la structure :
- Du véritable testicule,
- De l’épididyme (un petit conduit qui conserve les spermatozoïdes produits par le testicule),
- Du cordon spermatique.
Le diagnostic différentiel doit exclure le cancer du testicule.
Si le médecin ressent un nodule à la palpation, il peut prescrire une biopsie pour prélever un échantillon de tissu à analyser en laboratoire.
Que faire ? Traitement de la varicocèle
Le choix de traiter la varicocèle varie en fonction des symptômes et du désir d’avoir des enfants.
Le médecin doit aussi évaluer les autres pathologies ou difformités du patient, par exemple :
- Cryptorchidie (testicule en dehors du scrotum),
- Testicule ascenseur (dans certains cas, il remonte dans le canal inguinal)
- Testicule mobile (il se trouve dans le canal inguinal, mais il peut être replacé manuellement dans le scrotum).
Les hommes qui ne ressentent aucun symptôme n’effectuent généralement aucun traitement.
Chez les hommes qui ne présentent que des symptômes légers et occasionnels, les remèdes suivantes peuvent suffire à contrôler la gêne :
- Porter un suspensoir au cours de l’activité physique ou si l’on reste debout trop longtemps ;
- Éviter les activités qui provoquent des douleurs ;
- Appliquer de la glace au niveau du scrotum et de l’aine ;
- Prendre un anti-inflammatoire en vente libre comme l’ibuprofène (Advil) ou le paracétamol (Efferalgan).
La varicocèle peut être traitée par une intervention chirurgicale ou une procédure appelée embolisation dans les cas suivants :
- Si les traitements non invasifs ne suffisent pas à soulager les symptômes de la varicocèle,
- Si l’homme est inquiet pour sa fertilité.
L’objectif de l’opération chirurgicale est de bloquer le flux de sang dans les veines dilatées.
On l’effectue sous anesthésie locale. L’intervention d’embolisation dure environ 20 minutes.
L’embolisation consiste à fermer les veines de la varicocèle :
- En injectant une substance,
- En les liant à l’aide de spirales métalliques.
Les deux traitements sont effectués en hospitalisation de jour. La sortie de l’hôpital se fait donc le même jour que l’opération chirurgicale ou l’embolisation.
Récupération après l’opération chirurgicale
Un adulte responsable doit ramener le patient chez lui en voiture et l’assister la première nuit qui suit l’opération. Le patient doit rester au lit la plus grande partie de la journée de l’opération et du jour suivant.
Il faut marcher lentement autour de chez soi pour contracter les muscles du mollet.
Cela sert à améliorer la circulation veineuse des membres inférieurs. Quand on reste au lit, il faut bouger les pieds toutes les heures pour utiliser les deux muscles des mollets.
Marcher et effectuer des exercices physiques sont des gestes qui permettent de prévenir la formation de caillots de sang dans les jambes (thrombose veineuse profonde).
Il est probable de ressentir de la gêne ou des douleurs après l’intervention chirurgicale. Toutefois, la majorité des patients ne réfèrent que des douleurs légères ou modérées : sur une échelle d’évaluation de la douleur de 0 à 10, ils identifient une douleur égale à 5 ou inférieure après cette opération.
La gestion des douleurs postopératoires et l’accélération de la récupération peuvent se faire de différentes manières :
- Le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène (Advil). Les AINS permettent de soulager les douleurs et l’inflammation.
- Appliquer une compresse de glace sur le scrotum et sur la zone de l’incision toutes les heures pendant 20 minutes. Les compresses de glace sont particulièrement utiles le premier jour qui suit l’intervention chirurgicale. Ne pas appliquer la compresse directement sur la peau, éviter de congeler la région, il suffit de la rafraîchir.
- En position assise ou allongée, surélever le scrotum à l’aide d’une petite serviette ou d’un coussin pour soulager la gêne et réduire le gonflement. Cela est particulièrement utile les premiers jours qui suivent l’opération. Le scrotum est suffisamment surélevé si les testicules sont au même niveau que la partie antérieure des cuisses.
- Porter un support scrotal (suspensoir ou jock strap) dans les premières semaines qui suivent l’opération chirurgicale permet de soulager la gêne au maximum quand on reste debout, pendant la marche ou les efforts.
- Généralement, on prescrit aux patients un analgésique narcotique. En général, il faut utiliser un analgésique sur ordonnance quand la douleur est supérieure à 5 sur une échelle de 0 à 10.
- On applique des sutures steri-strip et une gaze qui recouvre l’incision. Deux jours après l’opération chirurgicale, on peut retirer le pansement (mais pas la suture steri-strip). Laisser la suture steri-strip en place jusqu’à ce qu’elle tombe, environ une ou deux semaines après l’opération.
Voici certaines recommandations :
- Ne pas prendre de bains, éviter d’aller à la piscine jusqu’à ce que la suture steri-strip tombe et que la blessure soit cicatrisée. Il ne faut pas mouiller l’incision. Généralement, il faut attendre environ 2 semaines.
- Ne pas faire d’activités fatigantes après l’intervention chirurgicale. Pendant au moins une semaine, il faut aussi éviter d’effectuer tout effort physique et de rester debout pendant des périodes prolongées.
- Après une semaine, on peut faire des exercices simples. Ne pas courir pendant au moins deux semaines supplémentaires.
- Généralement, on peut reprendre le travail dans les 3 jours.
- Après une ou deux semaines, le patient peut reprendre son activité sexuelle.
Résultats de l’opération chirurgicale
Intervention chirurgicale en cas de varicocèle douloureuse : la majorité des patients qui souffrent de douleurs causées par une varicocèle présentent une amélioration importante ou ne ressentent plus de douleurs.
Chirurgie pour la fertilité : de nombreuses études montrent que le nombre de spermatozoïdes et leur motilité s’améliorent après l’opération.
Certaines études montrent que, après l’opération de la varicocèle, les probabilités d’avoir un enfant augmentent de 30-50 % par rapport aux patients non opérés.
Effets secondaires de l’opération chirurgicale
- Caillots de sang dans les jambes, appelés aussi thrombose veineuse profonde (TVP).
Une TVP peut se déplacer aux poumons et causer une embolie pulmonaire.
Selon les statistiques, la TVP se produit dans moins de 5 % des cas, tandis que l’embolie survient dans moins d’1 % des cas. - Infection de la zone opérée. Cela se produit dans moins d’1 % des cas.
- Rétrécissement du testicule du côté de l’intervention. Cela se produit dans moins d’1 % des cas.
- Accumulation constante de liquide autour du testicule, appelée hydrocèle. Cela se produit dans moins d’1 % des cas.
- Récidive de la varicocèle. Cela se produit dans moins de 5 % des cas.
- L’intervention ne soulage pas les douleurs. Jusqu’à 15 % des patients ne ressentent aucun soulagement ou seulement une petite amélioration après l’opération de la varicocèle sous-inguinale.
- Apparition de douleurs. Dans de rares cas (moins d’1 %), les patients qui ne ressentaient pas de douleurs en développent dans la région opérée.
- Permanence de l’infertilité. Tandis que certains couples réussissent à concevoir plus facilement des enfants après l’opération de la varicocèle, l’intervention chirurgicale ne donne pas de résultats positifs pour tous.
Remèdes naturels et alimentation pour la varicocèle
Beaucoup d’hommes souffrant de varicocèle n’ont pas de symptômes et ils sont fertiles. Par conséquent la varicocèle n’est considéré qu’un facteur de risque, mais il faut chercher également les autres causes.
Selon une étude de Ali Cyrus et al. (Department of Urology, Arak University of Medical Sciences, Arak, Iran), la prise de vitamine C chez les sujets opérés de varicocèle améliore la morphologie et la mobilité des spermatozoïdes.
On conseille évidemment une alimentation riche en vitamine C au lieu que des compléments alimentaires.
La vitamine C se trouve notamment dans :
- Les agrumes (par exemple les oranges et les citrons),
- Les raisins,
- Le kiwi,
- Les poivrons,
- Les légumes à feuilles vertes,
- Les crucifères (comme le chou et les brocolis).
Selon le régime du groupe sanguin, les causes de l’infertilité chez l’homme et chez la femme sont le lait et les produits laitiers, on déconseille donc d’éliminer ces aliments de l’alimentation.
Parmi les remèdes naturels il y a le nettoyage génital à l’eau fraîche qui favorise le flux du sang à la périphérie des organes internes. On peut frotter le scrotum et l’aine à l’aide d’une serviette mouillée. Après chaque passage, on mouille la serviette à l’eau froide.
La durée de ce nettoyage est d’environ 10 minutes.
Varicocèle et sport
Selon une étude de Nemanja Radojevic et al. (Clinical Centre of Montenegro, Faculty of Medicine, University of Montenegro, Podgorica, Montenegro), l’arrêt d’activité sportive (le basket, le volley, le handball et le baseball) chez les jeunes souffrant de varicocèle améliore la mobilité et la concentration de spermatozoïdes dans le liquide séminal.
Toutefois la taille du testicule chez les garçons ne change pas de manière significative.